Que signifie de nos jours être excentrique ? A l’heure où nous sommes noyés dans un monde d’images, où l’excentricité aurait tendance à n’être qu’un outil de communication, savamment marqueté entre les artistes et les marques qui les habillent. L’excentricité ne serait-elle devenue qu’un buzz utile à quelques likes sur Instagram ? Entre les faiseurs d’images et les flamboyants, il demeure pourtant un monde. L’excentrique est un être unique, hors norme qui tend à garder notre attention focalisée sur ses moindres gestes, ses apparitions et son choix d’une vie autre à laquelle il ne peut se soustraire. Etre excentrique, c’est faire preuve d’une force de caractère sans faille, c’est manier la transgression avec habilité et bien qu’enfermé dans un accoutrement qui interroge les autres, c’est rechercher le dialogue avec le monde et la société qui l’entoure. Apparus et documentés dès le XVIIème siècle, les premiers excentriques étaient affublés du nom de Petits maîtres en France et de Macaronis en Angleterre. Leur outrance, leur esprit libertin et antireligieux portés déjà tous les germes pré-révolutionnaires. Vinrent ensuite en groupe, comme des essaims d’abeilles, les Incroyables, les Dandys, les Romantiques, les cocottes, les Vamps, les garçonnes, les Zazous, les Punks, les néo-romantiques comme autant de contre-feux au diktat de la bourgeoisie, de la mondanité, accompagnant autant les réformes vestimentaires que les évolutions de la société.
A la moitié du vingtième siècle, l’excentricité s’articule clairement autour de trois corpus : la métamorphose du corps, la transgression du genre et la figure de l’artiste hors norme. Pour la première catégorie, ses porte-étendards de la chirurgie (parfois ratée) ont pour noms, les artistes Stelarc et Orlan reconnus pour leurs performances d’art corporel souvent liées à la cyberculture, Michael Jackson dont les opérations mèneront à une transformation esthétique et à un changement de marqueurs ethniques. Plus frivole mais néanmoins impressionnant le cas de l’américaine Jocelyne Wildenstein, people et femme de milliardaire souhaitant revêtir l’apparence d’un félin. La question du genre traverse nos sociétés, aujourd’hui chacun fait un peu comme il veut, s’accommode au mieux avec son identité et son for intérieur. On se déclare genderless, non-binaire, le genre et l’identité sexuelle sont devenus révocables et d’ici quelques années ce sera la norme commune. Outre le phénomène Drag Queens, qui fait fureur auprès des jeunes générations, nombreux furent les artistes pionniers en la matière, notamment le performeur Leigh Bowery, l’acteur et interprète Divine, les pop stars Boy George, Joey Arias, la créatrice de bijoux Odette Bombardier et parce qu’on ne pouvait pas l’oublier, l’incroyable astrologue star sud-américain Walter Mercado. Dernier corpus de l’excentricité et pas des moindres l’artiste, excentrique par essence, tant dans ses accoutrements que dans sa vie, grand défenseur de l’absolue créativité et de l’accomplissement de soi. Celui qui marquera plusieurs générations est sans conteste David Bowie, tout au long de sa carrière le performeur multipliera les avatars de Ziggy Stardust au Thin White Duke allant jusqu’à penser et scénariser sa propre mort avec Blackstar. Mettant ainsi un point final à des années d’uppercuts lancés au pouvoir, à l’autorité, à la sexualité et à l’identité. A la même période faisaient fureur d’autres créateurs stars jusqu’au boutiste tels le pailleté Liberace, la Pink Barbara Cartland, le creepy Marilyn Manson, la créature Klaus Nomi et les farfelus Elton John, Nina Hagen ou Björk.
Avec Lady Gaga, la relève semble assurée. Qui n’a pas parlé de sa fameuse robe de viande ? La star érige au rang d’art sa garde-robe à la manière d’Anna Piaggi, d’Elsa Schiaparelli ou des excentriques aristocrates Luisa Casati ou Elsa von Freytag-Loringhoven. Et dans notre XXIème siècle, les excentriques comme les faiseurs d’images se portent bien et se bousculent au portillon. Pour vous y retrouver, on va a préparé un petit précis des nouveaux anticonformistes à suivre qu’ils soient artistes, performeurs, pop star ou quidam en quête du vrai soi.
Pour aller plus loin :
Excentriques de Florence Müller aux éditions du Chêne.
A la moitié du vingtième siècle, l’excentricité s’articule clairement autour de trois corpus : la métamorphose du corps, la transgression du genre et la figure de l’artiste hors norme. Pour la première catégorie, ses porte-étendards de la chirurgie (parfois ratée) ont pour noms, les artistes Stelarc et Orlan reconnus pour leurs performances d’art corporel souvent liées à la cyberculture, Michael Jackson dont les opérations mèneront à une transformation esthétique et à un changement de marqueurs ethniques. Plus frivole mais néanmoins impressionnant le cas de l’américaine Jocelyne Wildenstein, people et femme de milliardaire souhaitant revêtir l’apparence d’un félin. La question du genre traverse nos sociétés, aujourd’hui chacun fait un peu comme il veut, s’accommode au mieux avec son identité et son for intérieur. On se déclare genderless, non-binaire, le genre et l’identité sexuelle sont devenus révocables et d’ici quelques années ce sera la norme commune. Outre le phénomène Drag Queens, qui fait fureur auprès des jeunes générations, nombreux furent les artistes pionniers en la matière, notamment le performeur Leigh Bowery, l’acteur et interprète Divine, les pop stars Boy George, Joey Arias, la créatrice de bijoux Odette Bombardier et parce qu’on ne pouvait pas l’oublier, l’incroyable astrologue star sud-américain Walter Mercado. Dernier corpus de l’excentricité et pas des moindres l’artiste, excentrique par essence, tant dans ses accoutrements que dans sa vie, grand défenseur de l’absolue créativité et de l’accomplissement de soi. Celui qui marquera plusieurs générations est sans conteste David Bowie, tout au long de sa carrière le performeur multipliera les avatars de Ziggy Stardust au Thin White Duke allant jusqu’à penser et scénariser sa propre mort avec Blackstar. Mettant ainsi un point final à des années d’uppercuts lancés au pouvoir, à l’autorité, à la sexualité et à l’identité. A la même période faisaient fureur d’autres créateurs stars jusqu’au boutiste tels le pailleté Liberace, la Pink Barbara Cartland, le creepy Marilyn Manson, la créature Klaus Nomi et les farfelus Elton John, Nina Hagen ou Björk.
Avec Lady Gaga, la relève semble assurée. Qui n’a pas parlé de sa fameuse robe de viande ? La star érige au rang d’art sa garde-robe à la manière d’Anna Piaggi, d’Elsa Schiaparelli ou des excentriques aristocrates Luisa Casati ou Elsa von Freytag-Loringhoven. Et dans notre XXIème siècle, les excentriques comme les faiseurs d’images se portent bien et se bousculent au portillon. Pour vous y retrouver, on va a préparé un petit précis des nouveaux anticonformistes à suivre qu’ils soient artistes, performeurs, pop star ou quidam en quête du vrai soi.
Pour aller plus loin :
Excentriques de Florence Müller aux éditions du Chêne.